C’était le 6 février
C’était la soirée de GALA de Culture Lab 29, Feu musique et danse en Finistère.
Il y a Florence Magnanon qui m’appelle en novembre :
« Allo Ronan, voilà j’ai pensé à toi pour notre soirée d’inauguration de notre changement de nom et tutti cuanti. »
La soirée est arrivée un 6 février. En plein milieu des manifs. J’ai ressorti la danseuse. Celle qui lutte. Celle qui est sortie de son confort pour défendre son beefteak, ses droits, ses acquis, ce que d’autres appellent les privilèges.
J’ai repensé à ce texte de Peter Handke « Par les villages » auquel j’avais pensé dans un autre moment de lutte, il y a deux ans, au moment de l’affaire supergel. J’avais écris ce long poème de fin sur un carton. Déjà les cartons.
Joue le jeu.
Menace de travail encore plus.
Ne sois pas le personnage principal.
Cherche la confrontation
Mais n’aie pas d’intention
Evite les arrière-pensées
Ne tais rien
Sois doux et fort
Sois malin, interviens et méprise la victoire.
N’observe pas
N’examine pas
Mais reste prêt pour les signes, vigilant.
Sois ébranlable
Montre tes yeux, entraine les autres dans ce qui est profond, prends soin de l’espace et considère chacun dans son image
Ne décide qu’enthousiasmé. Echoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse toi distraire
Mets-toi pour ainsi dire en congé
Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau.
Entre où tu as envie et accorde toi le soleil
Oublie ta famille
Donne des forces aux inconnus
Penche toi sur les détails
Pars où il n’y a personne
Fous toi du drame du destin
Dédaigne le malheur
Mets-toi dans tes couleurs
Sois dans ton droit
Et que le bruit des feuilles devienne doux.
Passe par les villages, je te suis.
Peter Handke.