Très peu d’images. De nombreux souvenirs. Les panneaux ont vécu un nouvel épisode de leur vie, encore et toujours ici à Plouguerneau. Le Maire et sa femme sont venues le matin et revenues l’après-midi, c’est vous dire que la qualité du spectacle était au rendez-vous. Maxime a vécu l’enfouissement mémorable de sa table en interprétant la nouvelle agence Pôle emploi du Korejou. J’ai eu une panne de micro au départ et Fred, généreux m’a offert le sien. Yann-Edern, même absent était bien présent, à donner les nombreux coups de main pour la reprise de rôle de Maxime. Le ciel a tenu bon. La méhari de DD Normand a fait son effet. Romain à la régie était au poil, même en arrivant à 10h45 pour un spectacle à 11h00. Reste plus que la région valide le fait que ce projet remplisse le cahier des charges des cafés-gip. La veille, les « fixeur.euses » Marie, Maina, Yannig, Goulven, Christine, Catherine ont rempli leur mission. Même si je me suis retrouvé à 1h du mat la veille a fixer les panneaux orphelins de leurs poteaux. Je garde en mémoire la fin du spectacle, dans un virage tendu vers le Korejou. Un non-lieu. Le genre d’endroit lorsque je fais un repérage où je me dis : alors nous ne nous arrêterons surtout pas là ». Et le spectacle m’a fait faire le contraire. Au moment de cloturer, Marie et l’équipe de la recyclerie avait installer les fonds de panneaux prêts à se faire peinturlurer le visage par le public de la visite. C’est le moment « coline ». Le moment inattendu, celui choisi par Coline Quintin, danseuse contemporaine fraichement installée sur la commune, pour proposer un final dansé (sur une musique de camille Saint Saens ? Peu importe). Une grande musique fragile. Elle a réussi à transformer une partie du public en cheval sauteurs d’obstacle. Jean Rochefort aurait adoré. Avant de disparaitre derrière la dune, nous abandonnant dans ce virage chargé de l’émotion collective du spectacle. Oui qu’est ce qui peut faire tenir 80 personnes dans un endroit aussi « difficile, dangereux, âpre, froid » ? à regarder les voitures passer au pas ? Le plaisir de faire partie d’une même expérience, le spectacle.
Que dire de ce moment devant la façade où il était écrit « chien furax ». Lors de nos repérages nous n’avions pas osé sonner, contrairement au moment de la représentation où je me dirige vers la sonnette. J’entends un chien aboyer. La fenêtre du premier s’ouvre. Apparait à la fenêtre un homme, un molosse, torse nu, énorme tatouage maori sur la bras droit. « je vous dérange ? Un peu me répond-il. Il jouera de manière divine. Le public n’aura de cesse de se demander s’il fait parti ou pas des complices. Le mystère restera entier. J’appelle cela un hasard heureux. Et notre travail, au préalable du spectacle c’est de créer ces hasards heureux.
Bisous bisous.