Message adressé ce jour aux adhérents de la Fédé Breizh, Fédération des arts de la rue en Bretagne
Chères adhérent.e.s et non-ahdérent.e.s de la Fédé Breizh
Ce midi, en sortant de table, Yano m’interpelle et me demande si je viens à l’AG cette année !
Est-ce que j’ai envie d’y aller ?
Plutôt qu’est ce qui me donnerait envie d’y aller cette année.
Alors je me suis mis à rêver à ma Fédé Breizh idéale.
Et voici ce qui m’est venu. Je suis parti des choses que j’aimerais changer.
Je supprimerais les adhésions, ainsi plus d’énergie à éternellement relancer les adhérents.
Je remplacerai la gouvernance actuelle du CA avec président/vise, etc par de la collégialité (10 à 12 personnes).
J’arrêterai les CA et je proposerai de se retrouver d’abord autour d’une action (centre-ville, rond-point, restau ouvrier, supermarchés) puis après chaque action, on échangerait sur utopies de chacun,
Fini les comptes rendus que personne ne lit
Fini les CA de 3 heures, assis autours d’une table avec 5 heures de bagnoles dans la journée !
En 2020 c’est plus possible de faire autant de bagnole. Donc réduisons nos distances. Privilégions le local. Montrons l’exemple.
Fini les demandes de subventions à la région.
Fini le stress de ce dossier de 50 pages avec du blabla et des heures de relectures et mise en page ;
Fini les heures à retrouver toutes les traces des photos de toutes nos réunions.
Conséquence de l’arrêt de la subvention de 10 000 euros de la région, on ne sera plus en capacité de payer le poste de notre super et ultra-compétente coordinatrice Maylis Topin.
Sincèrement je n’ai rien à dire sur la qualité de son travail et sur ses compétences mais je me pose la question de la nécessité de ce que nous lui demandons de faire : Est-ce que c’est réellement épanouissant comme travail ? Interrogeons-nous, si aucun adhérent n’a envie ni la possibilité de le faire, ce n’est à mon sens pas pour le donner à faire à quelqu’un d’autre, même si cela est salarié.
Revenons au basique : Qu’est ce qui est essentiel ?
Je propose d’aller vers plus d’auto-gestion.
Arrêtons FACEBOOK
C’est pas possible de vouloir changer le monde comme on essaie de le faire dans nos spectacles tout en permettant à ce géant capitaliste de faire encore plus d’argent grâce à notre contribution.
Arrêtons ce type de contradiction.
Arrêtons de communiquer sur ces réseaux et revenons au meilleur réseau social du monde, le bouche à oreille, le visu, le vivant !
Voyons nous pour faire concrètement des choses ensemble dehors !
Soyons un peu plus illégal et dénonçons ainsi cet état de droit qui ne cesse de grignoter nos libertés en nous imposant des barrières, des vigipirates pérennes, des caméras.
Soyons courageux soyons gilet-jaune
Soit dit en passant, moi, nous (les artistes) sommes complètement passé à côté des gilets-jaunes ;
Rattrapons le temps perdu.
Interdisons-nous les réunions !
Action, action, action.
Le fait d’arrêter les adhésions ça va aussi faire réfléchir la fédé nationale qui récupère 50% des cotisations ! 50%. Je ne suis pas d’accord avec ça. C’est trop. Car après 6 années à la Fédé, je réalise que la fédé Nationale n’a plus aucun impacte sur mon quotidien d’artiste vois pas trop à quoi me sert la fédé nationale.
Et puis qu’est ce que l’on rate sincèrement.
Revenons à l’essentiel,
Au coeur de notre métier
Voyons-nous pour jouer gratuitement, pour donner dans l’urgence aux quatre coins de nos villes, bourgs, agglomération,
Soyons plus généreux
Revenons à une certaine forme de spontanéité
A force de rechercher la reconnaissance institutionnelle, nous nous sommes endormis, nous nous sommes fait dompter et je suis bien placé pour le savoir, en tant qu’ancien président de la Fédé Breizh qui a cherché à renouer le lien avec SVB, la région, la DRAC, etc.
Avec le recul je réalise que j’ai agis par méconnaissance et par habitude de ce qui se faisait avant que j’arrive.
Arrêtons le lobbying institutionnelle, je suis certain qu’ils s’intéresseront plus sincèrement à nous, à nos actes si nous les faisons dans les interstices, dans les failles, sans eux.
Arrêtons les demandes de subvention ainsi avec ce temps gagné, ils n’auront plus d’excuse de ne pas être venu voir nos spectacles !
Je suis content et un peu triste que les rendez-vous autours de la diffusion, la vente de nos spectacles marchent autant.
Ca montre qu’il y a un réel besoin,
Ce qui m’attriste c’est plus que ce qui se partage le plus dans la fédé c’est l’enjeux économique, les dates. Et ça, ca me rend triste.
Et l’enjeu artistique ? Politique ? Utopique ?
L’enjeu artistique est légèrement abordé dans les ateliers de critiques solidaires, un peu plus dans les MTJ mais ca manque d’un réel truc un peu fou qui nous permette de vraiment partager, que ce soit plus qu’une rencontre classique, nous rencontrer dans le feu de l’action.
Concrètement je propose de revenir à l’état sauvage, indocile, frétillant et fragile, plus fragile.
Voilà ce que j’avais à vous dire là maintenant.
Bisous