Scènes de vie collective - Atelier à la Maison du Théâtre
Belén Cubilla Morvan et moi-même animeront cette année un atelier que l’on a intitulé « Scènes de vie collective ».
Tous les mardi soir, de 19h à 22h, le groupe est limité à 15 personnes, il reste des places. Pour vous y inscrire appelez la Maison du Théâtre et demandez Marine.
Hier c’était la présentation de l’atelier auprès des futurs participants. Nous avions préparé un petit texte…
- ON A PEUR
On a peur que Natacha, la directrice de la maison du théâtre, n’aime pas notre humour.
Ronan a peur, de ne pas être un bon pédagogue,
Belén a peur de ne pas se faire comprendre,
On a peur, de ne pas être à l’heure,
Ronan a peur que ses mots dépassent sa pensée lorsqu’il fera des retours,
On a peur qu’un élève s’emmerde pendant l’atelier,
Belén a peur de ne pas avoir de bonnes idées,
On a peur que des gens arrêtent l’atelier en cours de route,
On a peur de s’engueuler,
On a peur que quelqu’un ramène du sucré,
Ronan a peur que les élèves apprennent qu’il consulte le site MAXIFOOT au moins trente fois par jour,
Belén a peur d’être ringarde
Ronan a peur de ne pas savoir mettre en scène,
2. Ce que chacun souhaite secrètement pour cette année :
Ronan espère que le groupe arrive à s’écouter,
Belén ne veut pas avoir l’impression d’aller au boulot,
Ronan espère garder son statut d’intermittent du spectacle,
Belén espère ne pas oublier de venir à Brest pour l’atelier pendant que je suis dans mon potager à Sibiril, à côté de Plougouloum,
Ronan espère ne pas regretter de rater le match de Champions-League le mardi soir,
Nous espérons jouer dans le spectacle
Belén espère ne pas changer de thème de spectacle tous les mardis,
Ronan espère avoir le temps de lire pénard le télégramme dans un bar tabac,
Belén espère que quelqu’un la ramènera tous les mardi soir dans le centre ville de Brest,
Ronan et Belén espèrent Que quelqu’un ramène du sucré,
3. Lorsqu’on animera l’atelier cette année :
Ronan sourira plus qu’en temps normal,
Belén parlera un peu trop fort,
On aura beaucoup de mal avec les personnes qui démarreront leur phrase par « du coup », et aussi ceux qui feront « oueh oueh »,
Belén fera en sorte qu’on ne voit pas trop ses fesses,
Ronan portera un jogging gris qu’il ne lavera pas systématiquement après chaque séance,
Ronan se sentira obligé de se mettre debout pour illustrer sa parole,
Belén ne pourra pas s’empêcher de placer des anecdotes de son fils, « Octavio »,
4. Ce qu’on ne fera pas cette année
Nous ne ferons pas de choses dont nous n’avons pas envie,
5. Quand nos amis, au milieu d’une soirée, nous demanderons de résumer rapidement ce que l’on travaille avec vous, Ronan dira avec son enthousiasme naïf :
« Oh tu sais, cette année j’anime un atelier avec des amateurs à la maison du théâtre et c’est génial parce que l’on travaille sur la vie collective, tu sais tous ces moments de réunion d’ou l’on sort soit frustré, avec une sensation de vide, tu vois ? C’est super ».
Belén espiègle, dira :
« Tu vois ces moments où on est trop poli les uns aux autres et on est obligé de faire un compte rendu. Hum hum. Oui, oui comme par exemple la manière dont les se mettent autours d’une table, c’est codifié ça. Et bien tu vois on travaille sur ça. »
Ronan dira à sa copine :
Mais si je te l’ai déjà dit, c’est un atelier en alternance avec Belén, tous les mardis et 4 samedi dans l’année. Et à la fin il y aura un spectacle que l’on jouera trois fois. Mais si je te l’avais déjà dit ».
Belén complètera en disant à son mari :
« Un mardi sur deux, j’alterne avec Ronan. Enfin il y a des samedi où nous serons tous les deux et pendant les vacances scolaires il n’y aura rien. »
6. Conclusion
Avez-vous des questions ?
Si oui levez la main,
Si vous n’osez pas lever la main vous pouvez envoyer un email à Marine avec dedans votre question.
Sinon vous pouvez continuer à sourire poliment.
Résumé de l’atelier
« Et du coup… », Scènes de vie collective
Cette année plus que les autres, j’ai participé à de nombreuses réunions, ateliers, présentations. Des moments collectifs durant lesquels nous essayions de prendre des décisions, de faire des choix, collectivement.
Lorsque je ne les animais pas, il arrivait toujours un moment où mon esprit décrochait. Dès lors, je devenais extérieur, spectateur d’une pièce de théâtre. Intérieurement je me disais : « Ah, si on mets ça sur scène, ça serait hilarant ».
Dans ces moments, mon regard et mon écoute ne se focalisent plus sur ce qui se joue en surface, mais plutôt sur les enjeux sous-jacents : pouvoir, désir, envie, frustrations. Ces moteurs révélés par la communication non verbale.
J’observe les indices de distraction de certains, d’énervement, d’impatience des autres. J’observe la distribution de la parole, indicateur de l’organisation des individus.
Plus que de dénoncer ces moments de la vie collective, je souhaite mettre en avant la complexité d’arriver à faire collectif et que cela reste une des plus belles chose à défendre.
L’objectif de l’atelier est d’aboutir à une création collective qui s’inspirera de plusieurs situations telles que : une séance de conseil municipal d’une ville de moins de 3000 habitants, un conseil d’administration d’un centre social en difficulté financière, un conseil de classe (4ème) d’un collège situé en zone sensible, un atelier de yoga du lundi matin à 9h, un pot de départ d’un ou d’une salariée d’une filiale d’un grand groupe d’assurance, une réunion de syndic de copropriété d’un immeuble dans le Triangle d’Or, une réunion publique pour un nouvel éco quartier à Brest…
Un des enjeux de l’atelier étant la communication non verbale, nous porterons une attention particulière au travail corporel. Pour cela nous proposerons à chaque séance une première partie axée sur la technique théâtrale inspirée de la méthode de Jacques Lecoq. Dans la deuxième partie, nous travaillerons plus spécifiquement sur l’écriture au plateau du spectacle.
Les objectifs
Se confronter au processus de création collective
Etre capable d’analyser des scènes de la vie quotidienne, puis de les rendre théâtrales
Développer l’écoute collective
Jouer à plusieurs
Improviser à plusieurs
Improviser à partir d’une situation
Savoir jouer en mineur/majeur
Travailler la dynamique de l’espace
Apprendre distribuer le « focus »
Avoir un maximum de comédiens en permanence sur scène