Fédé Breizh / 1% travaux publics
Depuis plusieurs années, la fédération des arts de la rue, à l’initiative de personnes tels que Maud le Floch ou Fabienne Quéméneur, militent, réfléchissent, oeuvrent à la mise en place d’un projet de loi pour le 1% travaux publics.
Qu’est ce que c’est ?
A l’image du « 1% artistique » qui consiste lors de la construction d’un bâtiment public (Mairie, école, hôpital…) a consacrer 1% du budget pour la réalisation d’une œuvre pérenne (sculpture, tableaux, fresques, …) réalisée par un artiste choisi dans le cadre d’un appel d’offres.
Pour le 1% travaux public, l’idée serait similaire, consacrer 1% du budget des travaux publics (routes, chaussées, ronds-points, voiries réseaux divers,…) à des projets artistiques et culturels dans l’espace public. Dans ce dernier cas, les formes que peuvent ce 1% sont multiples : spectacles vivants, manifestations artistiques et culturelles dans les espaces publics et la vie quotidienne de leur usagers, sans restriction de formes ou de disciplines, sans temporalité́ ni pérennisation de l’œuvre.
L’idée serait de redonner plus de vitalité à l’espace public qui depuis la mise en place de l’état d’urgence et son entrée dans le droit commun, a modifié le rapport individuel et collectif des citoyens avec l’espace public qui est de moins en moins vécu comme un espace de liberté. Il faut qu’il redevienne cet espace de convivialité, de rencontres, de diversité d’usages, de curiosité, de découverte,
De multiples expériences existent déjà à l’échelle de chantiers, issues du désir d’un aménageur public ou privé, et ont connu diverses réponses artistiques, à l’image du programme « Les nouveaux commanditaires » de la Fondation de France. Il s’agit désormais que la volonté́ politique s’en empare pour les généraliser sur le territoire national. Démultiplié́ à l’échelle des différentes collectivités, le 1 % Travaux Publics perme rait le finance- ment de Fonds d’intervention pour soutenir les arts dans l’espace public.
Au-delà̀ de la respiration financière qu’il peut offrir aux projets artistiques, le 1 % Travaux public est affaire de démocratie. Il responsabilise les aménageurs privés et sociétés de BTP et les invite à œuvrer pour l’appropriation de leurs chantiers par les habitants. Mais il incite aussi les pouvoirs publics à un pas de côté face à leur conception des travaux d’intérêt public. L’urbanité́ d’aujourd’hui ne peut plus se contenter de béton et de bitume, ni même d’une présence artistique ne proposant que la contemplation. L’objet de ce nouveau dispositif, c’est de faire vivre la dimension «public» de ces travaux d’aménagement. D’instiller, si possible dès leur conception, de l’imaginaire, des usages nouveaux, de la convivialité́, aux nouveaux équipements créés. D’animer, au sens le plus noble du terme, un aménagement du territoire trop souvent décrit, à juste titre, comme « sans âme ».